En cette année 2020, seront célébrés le 130e anniversaire de la naissance du général de Gaulle, le 80e anniversaire de l’appel du 18 Juin et le 50e anniversaire de sa disparition. Cette « année de Gaulle » est l’occasion de revenir sur ses deux visites qu’il effectua à La Charité-sur-Loire.
Le 13 juin 1948
En juin 1948, un an après la fondation du Rassemblement du peuple français (RPF), de Gaulle réalise un tour de France. Le but officiel est de commémorer l’anniversaire de l’Appel du 18 juin 1940. Mais cette tournée à un autre but : galvaniser les énergies des nouveaux venus au RPF et amplifier le mouvement d’adhésion.
Devant se rendre à Nevers pour assister aux commémorations et faire un discours, de Gaulle est invité par le conseil municipal et le maire, Fernand Simonot, à faire étape à La Charité. Un comité d’accueil se met en place. Le service d’ordre est assuré par la CRS n°52 de Sancerre.
Le dimanche 13 juin 1948, la ville a été magnifiquement pavoisée. Du pont de fonte à la place Saint-Pierre, ce n’était partout que boutiques enrubannées, fenêtres et balcons fleuris, trophées de drapeaux et de verdures, affiches ayant pour motif le V de la victoire surmonté de la Croix de Lorraine… Une foule compacte estimée à 1000 personnes s’est amassée devant la mairie, sur la place, aux fenêtres, aux balcons. Toutefois, certaines associations d’anciens combattants, des groupements politiques ou patriotiques opposés politiquement à de Gaulle (tels que l’ARAC, les FFI-FTP de la Nièvre…), refusent de participer à cette manifestation, jugeant ce déplacement politique, estimant que de Gaulle est là en tant que président du RPF.
Après une courte halte au monument aux morts de La Chapelle-Montlinard, le général de Gaulle, accompagné de son épouse, arrive au Faubourg à 10 h. M. Simonot, maire, accompagné de Mlle Monique Chevalier, fille du résistant charitois fusillé par les Allemands, sont allés à la rencontre du Général à l’entrée du pont de fonte. Après la remise d’une gerbe, le cortège officiel traverse la ville et arrive sur la place de la mairie. Le Général salue la foule qui l’acclame. Tandis que la Philharmonie joue La Marseillaise, de Gaulle salue au garde-à-vous devant le monument aux morts. Deux anciens combattants des deux guerres, M. Janello et M. Piget, offrent ensuite au Général une gerbe en forme de Croix de Lorraine composée d’œillets roses qu’il dépose au pied du monument. Une minute de silence et la sonnerie Aux Morts clôturent cette courte cérémonie officielle.
De
Gaulle félicite ensuite M. Martinet, directeur
de la Philharmonie
charitoise,
accorde un moment d’entretien aux groupements patriotiques
présents.
A 10 h 30, la visite s’achève. Après un dernier bain de foule, de Gaulle remonte dans son cabriolet, prend la rue de la Verrerie, la rue des Hôtelleries, direction Nevers après un court arrêt à Pougues-les-Eaux.
Le général de Gaulle au garde-à-vous devant le monument aux morts, après le dépôt de la gerbe. Il est entouré du maire, Simonot, du sous-préfet de Cosne, des porte-drapeaux des associations d’anciens combattants.
La mairie est décorée d’une Croix de Lorraine géante qu’encadre le V de la victoire, ainsi que de nombreux drapeaux tricolores, tout comme les boutiques des Charitois.
Le 16 avril 1959
En avril 1959, le général de Gaulle, élu premier président de la Ve République depuis quatre mois, parcourt la Bourgogne de Sens à Dijon. Le but de ce voyage est de rassurer les Français sur le redressement économique de la France et sur la situation en Algérie pour laquelle il a été rappelé au pouvoir. Acclamé partout où il passe, il fait de nombreuses haltes dans les villes qu’il traverse et même au bord de la route, dès qu’un groupe s’avance pour le saluer.
Après Clamecy, il s’arrête à Varzy, puis à Châteauneuf-Val-de-Bargis. Lorsqu’il arrive à La Charité, la foule est dense dans la rue Camille-Barrère, sur la place qui porte son nom et autour du monument aux morts. De Gaulle est accueilli par Paul Boulet, député-maire qui lui présente les conseillers municipaux et les personnalités présentes. Il dépose une gerbe en forme de Croix de Lorraine faite d’œillets rouges au pied du monument aux morts.
Après la cérémonie, il se mêla à la foule en serrant les mains qui se tendaient vers lui. Puis il rejoint le perron de la mairie. Paul Boulet, prononce l’allocution de bienvenue. Mme Dubois, ancienne déportée, remet au Général un modeste souvenir : une poterie de Saint-Amand-en-Puisaye garnie de bonbons « Le Charitois » destinée à Mme de Gaulle. Le Général prononce à son tour quelques mots en disant combien il était touché par l’accueil de La Charité.
Avant de regagner sa voiture, il signe pour la seconde fois le livre d’or de la ville de La Charité et le cortège s’ébranle, direction Nevers, au son de la Marche Lorraine.
J'avais 10 ans et j'étais Place Général de Gaulle avec ma mère, deux fillettes d'Argenvières lui avaient remis deux bouquets de fleurs attachés par un ruban bleu blanc rouge.
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