10 décembre 2020

La salle des fêtes


De la halle aux blés à la salle des fêtes

La halle au blé, dont on trouve traces dans les archives dès 1398, se situe dans le quartier Saint-Jacques où habitent les « guétrots », les vignerons charitois. Elle est réédifié en 1503 et 1524, après avoir subi deux incendies, par Jehan de la Magdelaine de Ragny, prieur à la Charité.

Restaurée en 1901, cette halle au blé abrite alors deux marchés : celui des céréales et celui des légumes secs et apporte une grande activité dans ce quartier.

 
L'intérieur de la halle aux grains vers 1920, avant la transformation en salle des fêtes 
 
Dès 1930, la municipalité du Dr Leboeuf cherche un emplacement pour construire une salle des fêtes et de réunions. Durant trois années, plusieurs projets voient le jour. C’est finalement le projet de l’architecte Robert James qui est voté par le conseil municipal le 26 juin 1933. Il prévoit l’installation d’une salle de 1000 places dans l’ancienne halle au blé qui n'est plus utilisée. L’inauguration de la nouvelle salle des fêtes a lieu le 8 septembre 1935. D’une superficie de 854 m², le projet a conservé le porche du XVe siècle, toute la charpente et les piliers du XVIe siècle, ornés des écussons des anciennes corporations charitoises.

Les murs ont été agrémentés par douze fresques du peintre Marcel Féguide, représentant douze épisodes fameux de l’histoire de la ville. Le hall s’orne d’une immense toile panoramique du peintre Claude Rameau représentant la Loire à La Charité. Dès lors la Salle des Fêtes abrite toutes les manifestations charitoises, bal, concerts, représentations théâtrales...


Vues extérieures et intérieures de la salle des fêtes vers 1935 :
 




 

Les 12 fresques du peintre Marcel Féguide :

 

 




L’incendie du 23 novembre 1969

Le dimanche 23 novembre 1969, vers 7 heures du matin, M. Sautereau revenant de son atelier passe dans une rue voisine et aperçoit une fumée bleutée au-dessus de la salle des fêtes. Tout à coup, une petite explosion se fait entendre, l’incendie gagne aussitôt la charpente et les boiseries. M. Sautereau réveille les concierges, M. et Mme Bernon qui habitent dans la loge. Les pompiers arrivent sur les lieux, mais le désastre est consommé, la charpente brûle sur 40 m de long.
 
Après trois-quarts d’heure de lutte, les sapeurs-pompiers charitois, avec l'aide des corps de Nevers et Cosne, parviennent à maîtriser le sinistre et surtout, à éviter qu'il ne se propage aux maisons voisines. Les pompiers pénètrent ensuite à l’intérieur du bâtiment pour juger de l’ampleur du désastre au milieu des décombres encore fumants. Rien ne subsiste de ce qui était encore, une heure plus tôt, un des bâtiments de France les plus intéressants de ce genre.

Aux vues des premières expertises, il semble que l’incendie soit parti du plancher, peut-être provoqué par une cigarette qui aurait été jetée lors du bal de Sainte-Cécile qui s’est terminé vers 4 heures du matin. Elle se serait consumée sur le parquet, en bas de la scène, malgré le contrôle de la salle qui a été effectué une heure après la clôture du bal par les gardiens qui n’ont rien remarqué.
 
Les dégâts dépassent 1,5 millions de francs mais ils sont, en réalité, inestimables quant à la valeur historique du bâtiment. La charpente, les fresques de Féguide, la toile de Claude Rameau et les écussons des corporations charitoises ont disparu à jamais.

 L’intérieur de la salle des fêtes après l’incendie.

 

Après l’incendie, les pompiers charitois dégagent les décombres et le reste de la charpente.
De gauche à droite :  Guyard, Vaurs, Bourcier, ? , Jules Casadéi, Didier Pasdeloup.


 La salle des fêtes vue de la place du Mouton avant sa reconstruction.

La construction de la nouvelle salle des fêtes

Dès le 28 novembre 1969, le conseil municipal décidé de créer une commission chargée d'étudier la construction d'une nouvelle salle (possibilités financières et techniques, coûts que la Ville doit supporter, subventions dont elle peut bénéficier...). Un débat s'engage  pour savoir si la salle doit être reconstruite au même endroit ou dans un autre lieu (plus facilement accessible, moins enclavé, avec plus de facilité de stationnement). Mais ce lieu est encore chargé d’histoire et la salle des fêtes sera reconstruite au même endroit. L’architecte choisit est Léon Robert.

Les travaux débutent en septembre 1970 pour s'achever au printemps 1972. L’aspect extérieur du bâtiment a peu changé avec la conservation du porche d'entrée sud du XVe siècle, mais la surface intérieure a été presque triplée puisqu’elle atteint 2257 m² avec, en plus du rez-de-chaussée, la création d’un sous-sol destiné aux expositions et banquets, et d’un étage réservé aux réunions, permettant de mieux répondre aux exigences des sociétés locales

Le 13 mai 1972, la nouvelle salle est inaugurée. M. Laurette, sous-préfet de Cosne, coupe le ruban avec les ciseaux que lui présente Annie Casadéi, majorette de l’U.S.C. Puis les officiels s’installent sur la scène où Robert Guillaume, maire, prononce un discours, suivi des allocutions de M. Robert Picq, adjoint et du sous-préfet Laurette. Jusqu'à 19 heures, la salle des fêtes est laissée à la libre visite des Charitois. Ensuite les majorettes de La Charité et la Philharmonie charitoise apportent leur concours à l’inauguration et investissent la salle, avant le premier bal organisé par le Comité des Fêtes à 21 heures, clôturant cette journée.

 
Les majorettes charitoises le jour de l’inauguration le 13 mai 1972, en représentation dans la grande salle du rez-de-chaussée, vues depuis le balcon.

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