Les crues de la Loire interviennent lorsque deux phénomènes météorologiques pluvieux se conjuguent : un épisode cévenol et un épisode océanique. C’est ce qu’il s’est passé à la fin de l’été et à l’automne 1907. Pendant un mois, de mi-septembre à mi-octobre, le sud de la France va subir des épisodes orageux d’une intensité exceptionnelle, entraînant d’importantes inondations. Une partie des pluies s’abat sur les contreforts sud du Massif Central et va gonfler le cours supérieur de la Loire. A cela, s’ajoute des pluies importantes issues des dépressions venant de l’ouest.
Dans la semaine du 12 au 19 octobre, la Loire atteint 6 mètres à Brive-Charensac et 7 mètres à Chadrac (Haute-Loire). Dans toutes ces régions, beaucoup de ponts ont cédé, des maisons et des digues ont été emportées par une Loire qui fait parfois 3 km de large.
A La Charité, le samedi 12 octobre, la Loire est à 3 m 30. Le vendredi 18 octobre à 7 heures, elle atteint 4 m 10. L’eau commence à envahir le quai Vieux (actuel quai Clemenceau) et le Faubourg.
Mais la pluie tombe encore et la hauteur prévue à 4 m 70 à La Charité est atteinte le samedi 19 octobre vers 17 heures. Grâce aux précautions prises par les riverains et aux invitations faîtes par la brigade de gendarmerie, peu de pertes sérieuses sont à déplorer (seulement quelques murs et baraques détruits au Faubourg). Cependant toutes les maisons des bas quartiers de la ville ont été inondées. Sur les quais en amont du pont ainsi qu’au Faubourg, l’eau atteint un mètre et les habitations, quoique protégées par des briquetages construits à la hâte, ont été, pour la plupart, envahies par l’eau. Pour se déplacer, les habitants ont recours à des barques.
Depuis la levée de la Loire jusqu’au Canal latéral, le Val est submergé, les meules de fourrage ont été détruites et les volailles noyées. Les habitants du hameau de Passy ont fui leur demeure où l’eau arrivait au niveau des toits. Après plusieurs jours, l’eau s’est retirée et a laissé derrière elle un épais manteau de vase. Cette crue est la plus importante que la Loire a connu depuis celle de 1866 et la plus importante du 20e siècle.
 |
| Quai Clemenceau |
 |
| Quai Clemenceau |
 |
| Rue du Général Auger, au Faubourg |
 |
| Rue du Général Auger, au Faubourg |
 | |
| Rue Armand Morizet, au Faubourg. Sur l'échelle et dans la barque (au centre), la famille Cognot (vendeurs, réparateurs d'instruments agricoles dans cette rue). Le conducteur de la barque de droite : Alexandre Niquet, menuisiers. La jeune fille (devant à gauche), Louise Renault, fille du photographe Paul Renault. |
 |
| Vue du quai Léopold-Sédar-Senghor depuis le pont |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire